C'est l’ensemble des compétences suivantes :

  • la capacité à reconnaître et à gérer ses émotions,
  • la motivation,
  • l’empathie,
  • la qualité des relations, et enfin
  • la connaissance de soi.

Qu'est-ce que le QE?

Le Quotient Emotionnel, c’est la mesure de l’intelligence émotionnelle d’une personne. Le quotient émotionnel d’une personne mesure sa capacité à ressentir, assumer, contrôler et à gérer ses émotions. Sont concernées toutes les émotions : joie, tristesse, dégout, peur, colère, surprise, mépris.

Développer son intelligence émotionnelle permet de déchiffrer ses propres émotions et celles des autres personnes et permet d’apprendre à contrôler ses éventuelles colères, réduire son émotivité, surmonter le stress, ou encore supporter les frustrations.

Comment le cerveau émotionnel fonctionne-t-il?

L’amygdale est un noyau de matière grise située au cœur du cerveau, elle reçoit les informations d’ordre sensoriel : odeurs, sons, images, et toutes les sensations venant de l’extérieur. L’amygdale produit ensuite des manifestations physiologiques, sueur, frisson, larmes... Les échanges sont plus rapides dans l’amygdale (de l’ordre de quelques millisecondes) et cette zone produit des réactions physiologiques essentielles à la survie.

L’amygdale reçoit donc les sensations, puis déclenche les émotions qui nous permettent d’adapter notre comportement aux dangers qui nous menacent et que nous percevons inconsciemment par nos sens.

Du point de vue de l’organisation du cerveau émotionnel, nos émotions sont l’expérience consciente des réactions physiologiques produites en réponse à nos sensations extérieures. Le cerveau émotionnel est donc intimement lié au corps.

Ainsi, l’intelligence émotionnelle est intimement liée à l’intelligence cognitive car lorsqu’un élève est envahi de sentiments et d’émotions comme la douleur, la surprise, la joie ou la honte, son cerveau est occupé à traiter les émotions et pas les nouveaux apprentissages : les mots d’anglais, le tournant de la guerre mondiale, la reproduction des invertébrés ou les droits civiques.

Quel rapport avec les apprentissages?

Prenons par exemple un élève qui reçoit une mauvaise note. Son cerveau limbique reçoit l’information et la transforme en émotion : il est dévasté.

Sa manière consciente de traiter cette émotion peut soit être en phase avec son émotion : il pleure, il boude, il enrage, ses épaules s’affaissent et il respire profondément en luttant contre le chagrin. Il peut aussi choisir de gérer cette émotion, consciemment en la masquant : sourire provoquant, bravade du regard, il se vantera d’avoir échoué peut-être, ou se dépréciera en reniant l’importance de la nouvelle sur lui-même…

Il est essentiel d’intervenir en tant qu’adulte pour aider l’élève ou l'enfant à gérer ces émotions pour lui permettre d’être en accord avec ce qu’il ressent. Il est nécessaire de lui montrer qu'il est compris, pour lui permettre de nommer ce qu'il ressent, et d’admettre la réalité. Lui apporter notre aide en gérant ses émotions, c'est donner du sens à l’événement émotionnel. Il a besoin de comprendre pour quelle raison la note est mauvaise, de prendre la bonne distance, et de savoir comment ne pas se trouver à nouveau dans la même situation. La note seule n'a de sens que si elle aboutit à une remédiation qui permet à l'élève de travailler avec plus d'efficacité.

Cet accompagnement au développement de l'intelligence émotionnelle relève tout autant de la responsabilité des enseignants que de celle des parents. Ils sont partenaires : tantôt exigeants, tantôt compréhensifs, jamais démagogues et toujours encourageants même lorsqu'ils doivent faire admettre un manque d'engagement.

Toutes les stratégies qui permettent de masquer nos émotions nous éloignent du bien-être nécessaire à l’apprentissage. L’idéal absolu serait que l’élève se connaisse si bien qu’il soit capable d’évaluer au plus près la note qu’il va obtenir en fonction du travail accompli, des exigences de l’évaluation et de son degré de compréhension. Alors, l’émotion est plus mesurée, car la déception ne s’ajoute pas à la mauvaise note.

La condition d’une bonne scolarité est le bien-être à l’école, autrement dit l’élève doit être dans un état émotionnel qui s’approche du bonheur.

Dans Votre Cerveau n’a pas fini de vous étonner, Boris Cyrulnik explique : « Il n’est donc pas étonnant de retrouver ce mariage entre les émotions : l’affectif, et l’apprentissage en classe. C’est bien parce que le système cognitif est lié et fonctionne avec les zones des émotions que les élèves perçoivent les cours en fonction de l’intérêt du cours et de l’affection qu’ils portent à leurs enseignants. »

Références Bibliographiques : Daniel Goleman, L’intelligence Emotionnelle, Robert Laffont. Boris Cyrulnik, Votre Cerveau n’a pas fini de vous étonner, Odile Jacob. extrait et enrichi du livre Tous Intelligents, à paraître en septembre 2013 aux éditions Odile Jacob